Les Mordus de la Pomme

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Restauration de Quenouille

dimanche 19 février 2012

Au début de l’année 2008 , j’ai vu dans quelques vergers d’amateurs des pommiers qui devaient être conduits en quenouille avec, comme taille de fructification, la taille trigemme classique. Cette taille, depuis plusieurs années, était simplifiée : seuls les gourmands et les prolongements étaient taillés tous les ans, à quelques centimètres de longueur. Cette taille simplifiée a provoqué une multiplication des charpentières et la fermeture de la couronne.

Le manque de lumière à l’intérieur de la quenouille a entraîné le dépérissement de toutes les coursonnes fruitières le long des charpentières et rejeté les fruits sur le pourtour de la cime. L’arbre fruitier est taillé "en boule".

Une quenouille (pyramide, fuseau …) est formée d’un axe central d’où partent plusieurs séries (étages) de branches. Chaque étage comporte 5 branches ou charpentières.

Ces dernières sont obliques et forment avec l’axe central un angle de 45° pour que la sève soit répartie régulièrement tout au long de la
charpentière. Leur longueur décroît régulièrement de la base vers le
sommet pour former un cône. Elles ne comportent pas de bifurcation pour que la lumière pénètre largement jusqu’au cœur de l’arbre. Tout au long de ces charpentières se trouvent des petites branches fructifères (les coursonnes).
Ce sont ces coursonnes qui, taillées à 3 yeux, portent des fruits. Chaque étage, le long de l’axe, est séparé de 50 cm. La quenouille est plus libre que les pyramides et fuseaux qui suivent une formation très stricte. Les charpentières doivent être disposées dans toutes les directions pour que tout le volume soit occupé.

Pour restaurer de tels arbres fruitiers, commencez par simplifier les charpentières pour redonner de l’air et de la lumière à l’intérieur de la quenouille. Il faut revenir à des charpentières simples, sans bifurcation [1].
Supprimez les charpentières en surnombre. Conservez-en, en moyenne, 5 par étage. Palissez-les sur un bambou ou une latte pour bien les redisposer dans l’espace.

Gardez un angle de 45° entre la charpentière et l’axe, un peu moins, 40°, pour les branches basses [2], un peu plus, 50°, pour les branches hautes [3]. Ces dernières situées vers le sommet profitent de l’appel de sève de la flèche et sont mieux irriguées en sève. Cet appel de sève sera contrecarré par un angle plus fort, 50°. Au contraire, pour les branches basses, moins bien irriguées, l’extrémité plus relevé (un angle de 40° à 35° augmentera l’appel de sève dans ces charpentières.

Les coursonnes sur ces charpentières ont dépéri et peut être disparu à cause du manque de lumière. Vous pouvez créer de nouvelles cour-
sonnes en greffant en coulée des brindilles ou des rameaux faibles. Ils se mettront plus vite à fleur que des rameaux forts ou des gourmands. La greffe en coulée est à effectuer fin avril. Les grosses tailles et la restauration sont à faire pendant l’hiver.

JFA